SABAR
Cette série d’autoportraits rend hommage à une danse sénégalaise réservée aux femmes, le SABAR. Les hommes qui osent la danser se font traiter de tous les noms. Cela fut mon cas à l’âge de six ans.
Ce souvenir de ma mère venant me chercher en furie dans cette foule de femmes a hanté mon enfance et mon adolescence. Et a sûrement été décisif dans mon choix de m’exiler en France à l’âge de dix huit ans, sous prétexte de faire des études.
Vingt-six ans après, je décide de danser à nouveau le SABAR, me dissimulant derrière un négatif qui opère comme un voile protecteur. Une façon d’affirmer mon homosexualité et de soulever la question de sa condamnation au Sénégal.